Il faut se rappeler que le tourisme est en plein essor à travers le monde. Cette industrie grandissante génère beaucoup d’argent et, comme l’argent attire l’argent, elle ne fait que grossir assoiffée par l’obtention de nouveaux clients. Une chose que cette industrie a su comprendre, c’est que les milléniaux aiment voyager. Ils en raffolent. Comme de fait, elle a répondu à cette offre en créant des forfaits « tout inclus » aux backpackers. Et c’est exactement de là qu’émerge le problème de mon voyage au Costa Rica : je me suis fait prendre par cette offre.
Forfaits trop alléchants ?
L’industrie s’est infiltrée dans le monde du voyage en créant des forfaits pratico pratiques pour diverses activités. Un exemple à ceci est le premier lieu que j’ai visité au Costa Rica nommé Monteverde. Cet endroit est une réserve qui abrite une forêt de nuages avec de multiple ponts suspendus dans laquelle on retrouve une très grande biodiversité.

Intéressée par ce chef-d’oeuvre de la nature, je me suis informée auprès de mon auberge de jeunesse pour obtenir des conseils sur comment m’y rendre. On me propose une panoplie de forfaits qui comprennent le transport vers le site, les activités là-bas (Monteverde est réputé pour ses longues tyroliennes, la plus longue de 770 mètres) et les prix. Débutant mon aventure, je choisis naïvement un forfait et c’est après cette activité que je commence mon analyse du Costa Rica ou plutôt de tout endroit touristique.
Le problème est que tout est clé en main. Les gens qui se retrouvent dans les auberges de jeunesse semblent être venus pour voyager comme s’ils avaient pris un tout inclus, mais un qui ne se restreint pas à leur hôtel. Je n’avais pas la vibe d’auberge de jeunesse déjà ressentie en Europe où on est entourés de jeunes qui veulent économiser de l’argent et prennent les moyens du bord pour voyager. Je me retrouvais face à des gens qui étaient aisés et qui prenaient la solution facile pour l’organisation de leurs activités. Par contre, je dois leur donner ceci : N’importe quel humain qui prend une décision fait le pour et le contre de chacune des possibilités et, au Costa Rica, il était souvent plus avantageux de prendre le forfait de l’auberge de jeunesse plutôt que d’utiliser les « moyens du bord » qui revenaient plus chers. Et c’est un peu là le problème, c’est que l’industrie s’est infiltré et à créer des produits vraiment pas chers et super pratiques qui enlèvent la magie du voyage : l’organisation, l’inconnu et la découverte. À la suite de ce constat, j’ai pris la décision de rester loin des activités organisées. À Monteverde, mes recherches m’ont mené à un arbre nommé Ficus Tree qu’on peut y grimper à l’intérieur. Pas un guide, ni personne qui est là pour mon argent, qu’un groupe de personnes qui comme moi recherchaient à s’éloigner des activités payantes.

Voyager pour les autres
Le manque de challenge qu’était ce voyage m’amena à observer et à analyser davantage la situation. La suite de cette analyse se déroula dans la ville de Tamarindo. Située sur la côte Ouest du Costa Rica, cette ville est reconnue pour ses plages et attirent chaque année autant des surfeurs aguerris que ceux qui veulent essayer pour une première fois le surf. Les plages y sont magnifiques et le climat vraiment reposant.

Arrivée, là-bas je n’avais pas réservé mon auberge de jeunesse, je me suis donc promenée au travers la ville pour finalement m’arrêter à une auberge de jeunesse détenue par des Québécois. L’ambiance était vraiment chaleureuse et ce fut l’un des endroits où je me suis le plus plu, ayant eu la chance d’y rencontrer des gens vraiment attachants. Par contre, au-delà de tous ces beaux moments, je ressentais un certain malaise, car je savais que je n’étais pas venu pour ce genre de voyage trop structuré qui ne me sortait pas de ma zone de confort.
De plus, je ne me sentais vraiment pas à ma place entourée de touristes accrochés à leur selfie stick qui prenait des photos de leur ego. On aurait dit que ces gens voyageaient seulement pour prendre ces photos et, qu’à part ces moments, ils retournaient dans leur hôtel pour se connecter avec l’au-delà, s’accrochant à leur téléphone. Plusieurs ne vivaient pas le moment présent et semblaient voyager pour s’en vanter au travers les réseaux sociaux. Je trouvais ça difficile de voir ça et, surtout, de connecter avec de telles personnes.
Ma solution
Ma solution pour faire de ce voyage un semblant de ce que j’avais espéré fut de m’évader en nature. Mon choix s’arrêta sur la ville de la Fortuna, car plusieurs vantaient la randonnée qu’on pouvait y faire sur un volcan à proximité, chose que je n’avais jamais fait. La Fortuna est une petite ville où tout près se trouve le fameux volcan nommé Arenal et un autre volcan nommé Chato qui est possible de monter et dont le cratère est rempli d’eau de couleur turquoise, vraiment très beau à voir.

Retourner en nature m’a fait du bien, je me sentais moins dans un forfait tout inclus, mais bien simplement en voyage.
Post mortem de ce voyage
Je conseille maintenant aux gens qui partent voyager de s’éloigner des forfaits tout inclus que nous offre l’industrie touristique. Oui, les gens qui nous les vendent connaissent mieux l’endroit et peuvent donc peut-être bien nous conseiller. Cependant, ils nous éloignent de cet aspect d’exploration, d’inconnu et de recherche qu’est le voyage. Si on veut en retirer quelque chose d’un voyage, ce n’est pas en restant dans sa zone de confort sécuritaire et coussinée. C’est en traçant son propre chemin. Même si j’étais seule lors de ce voyage, j’aurais dû prendre plus de « risques » au lieu d’avoir peur de je ne sais trop quoi. Cette leçon, je tente de m’en rappeler. Et, puisque la vie est un long voyage, d’appliquer cet apprentissage au quotidien; suivre sa propre voie sans flancher face à des façons de vivre alias des forfaits tout inclus de vie que notre société nous offre, de vivre librement et à sa façon.
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