Voyage écoresponsable

10 comportements de voyageurs pas très écolos

En voyage, je me plais à observer les gens qui m’entourent. Les locaux m’inspirent des actions plus vertes et des aménagements bien pensés pour les villes du futur. Les touristes, eux, me montrent trop souvent des comportements pas très écologiques à éviter et auxquels je ne voudrais jamais être associé. Je dresse ici un bilan de 10 comportements que j’ai vus à maintes reprises qui m’ont fait me dire: Sur quelle planète ces voyageurs vivent-ils?

Lorsque l’on décide de partir en voyage, c’est souvent pour perdre ses repères et se sentir dépaysé. Cela ne veut pas dire de cesser de faire attention à l’environnement pour autant. Bien sûr, en voyage, les moyens de transport les plus rapides pour se déplacer sont souvent l’automobile et l’avion et ceux-ci sont préconisés par manque de temps. Le bac de recyclage n’est pas toujours à côté de la poubelle comme on y est habitué à la maison et on peut être tenté de tout mettre à la poubelle. On peut ne pas être préparé à des conditions météorologiques extrêmes et se ruer vers les grandes surfaces pour acheter un peu de confort. Dans la folie de tout voir et de tout faire en peu de temps, on oublie que la nature est fragile et qu’il faut la protéger. Or, tous ces petits gestes non écologiques additionnés peuvent avoir un fort impact sur la planète.

Ainsi, après près de huit mois à côtoyer des voyageurs de partout dans le monde, je vous présente ici 10 comportements de voyageurs pas très écolos à éviter à tout prix si vous décidez de partir en voyage et avez une certaine conscience écologique.

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1. Prendre l’avion trop fréquemment dans un même voyage ✈️

Beaucoup de voyageurs n’ont que très peu de temps pour voyager, quelques semaines, un mois tout au plus. Ainsi, une fois arrivés sur un nouveau continent, ils préfèrent « en profiter » et faire augmenter au maximum le compteur du nombre de pays visités. Les vols d’avion s’additionnent et ajoutent beaucoup de CO₂ et d’aérosols à l’atmosphère, ce qui est loin d’être écologique. Je conseille de limiter l’usage de l’avion à un seul vol par voyage et de demeurer le plus longtemps au même endroit pour rentabiliser son vol. Idéalement, une solution optimale est de voyager le plus près de chez soi sans prendre l’avion et de toujours compenser ses émissions lorsque l’on doit absolument prendre l’avion pour voyager.

2. Rouler beaucoup trop de kilomètres en voiture 🚗🚐

Encore une fois, plusieurs voyageurs se font prendre par la dualité entre la grosseur du pays à explorer et le peu de temps disponible. Pour résoudre cette équation impossible, leur solution est de rouler sans égard au nombre de kilomètres parcourus et à la pollution que cela l’engendre. Il est plus favorable pour la planète, mais aussi pour l’expérience du voyage en soi, de visiter moins d’endroits, mais de les visiter plus en profondeur. Par exemple, posez-vous à un endroit quelque temps pour faire du Woofing ou utilisez les nombreuses alternatives à l’automobile ou au camper van pour vous déplacer comme l’autobus, le train, le covoiturage, le stop ou même le vélo qui encouragent tous le slow travel.

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Prendre le train, c’est paisible, écologique et si beau!

3. Utiliser (encore) des articles à usage unique ☕️

La liste d’articles à usage unique que les voyageurs consomment sans conscience environnementale est très longue:

  • Verre à café pour emporter
  • Bouteille d’eau en plastique
  • Paille jetable
  • Ustensiles en plastique
  • Cuillère de plastique dans de la Gelato
  • Verre en plastique pour mettre une boisson glacée (Slush)
  • Petits échantillons dans les hôtels
  • Etc.

Pour cesser de consommer ceux-ci en voyage, il vous suffit de mettre dans votre sac à dos une bouteille d’eau réutilisable ou un sac d’hydratation (genre Camelbak), un thermos à café, un ensemble d’ustensiles et une paille lavable. Et si l’eau n’est pas potable dans le pays où vous voyagez, favorisez les pastilles de purification avec l’eau du robinet aux bouteilles d’eau jetables.

⭐️ Anecdote: Arrivés en Nouvelle-Zélande, nous avons constaté que nous avions oublié à la maison notre tasse à café réutilisable. Comme nous en avions déjà une à la maison, nous préférions ne pas en acheter une nouvelle. Pour la remplacer, nous avons simplement lavé un pot de confiture en verre et nous nous en servons comme tasse à café pour emporter depuis plusieurs mois.

4. Ne pas trier ses déchets et tout mettre à la poubelle ♻️

Dans les poubelles en voyage, je vois constamment des bouteilles de vitres ou de plastique, des boîtes de conserve en aluminium, du carton ou du papier et j’en passe. Les déchets que vous générez en voyage ne sont pas la responsabilité du pays qui vous accueille chaleureusement. Ainsi, faites l’effort de trier correctement les matières recyclables et organiques, quitte à devoir attendre quelque temps pour trouver un endroit où en disposer correctement. Si vous êtes dans un pays où le recyclage n’existe pas encore, questionnez-vous sérieusement sur le choix de cette destination et sur l’empreinte écologique que vous aurez dans ce pays.

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Pourquoi ne pas recycler quand c’est aussi simple?

⭐️ Anecdote: Dans certaines petites municipalités de l’Ouest canadien, le recyclage était inexistant ou inaccessible. Nous avons donc dû conserver nos matières recyclables pendant plusieurs semaines avant de pouvoir disposer de celles-ci de manière responsable à notre arrivée dans une plus grande ville. Le plus difficile a été de trouver un endroit pour nos cartouches de propane non remplissables. Avec un peu d’effort, nous avons pu trouver un endroit qui donne une seconde vie au métal qui les compose.

5. Acheter des biens pour le voyage puis les jeter 🚮

En faisant du camping près de Christchurch, une ville bien située en Nouvelle-Zélande pour y terminer un voyage en van aménagé (ou camper van), j’ai remarqué que bon nombre de voyageurs s’étaient acheté des vêtements ou des équipements de camping (tente, matelas, brûleurs…) qu’ils jetaient simplement à la poubelle à la fin de leur voyage. Leur motivation était que ces biens ont été achetés pour un prix tellement bas qu’il était simplement plus facile et moins contraignant pour eux de les mettre à la poubelle. Quand on réfléchit aux conditions de travail et à la pollution engendrée par ces productions à bas prix, on y voit tout le désastre écologique. Si vous n’êtes pas capable de bien prévoir quoi apporter en voyage, ayez au moins la décence de visiter une boutique de seconde main pour y trouver des biens d’occasion et pour disposer de ceux dont vous n’avez plus besoin à la fin de votre voyage.

6. Manger des aliments comme à la maison 🥕

Beaucoup de voyageurs semblent vouloir reproduire le régime alimentaire qu’ils suivent à la maison, peu importe le montant à investir pour y arriver. Or, si vous vous trouvez sur une île isolée géographiquement, comme la Nouvelle-Zélande, et que le prix de l’avocat peut frôler les 15$, c’est probablement parce que le produit n’est pas de saison, vient de très loin et n’est donc pas très écologique. Ainsi, en voyage, visitez les marchés de fermiers (farmers market) qui ont habituellement lieu toutes les semaines pour favoriser les aliments de saison, locaux et biologiques. Recherchez aussi les boutiques zéro déchet où vous pourrez remplir vos contenants pour diminuer le suremballage. Finalement, intéressez-vous au secteur agricole du pays, aux aliments qui y sont produits ainsi qu’à leur mode de production.

⭐️ Anecdote: Le secteur laitier est très fort et puissant en Nouvelle-Zélande. Devrais-je ainsi, à la lumière des recommandations ci-dessus, boire du lait de vache alors que je suis en Nouvelle-Zélande? Pas vraiment en fait. En faisant des recherches, on se rend rapidement compte que l’industrie laitière en Nouvelle-Zélande est responsable de la pollution des cours d’eau et de l’augmentation des gaz à effet de serre du pays. Ainsi, en s’intéressant aussi au mode de production des aliments dans le pays, on peut constater que local ne rime pas toujours avec écologique.

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Vous polluez beaucoup trop mes amies

7. Cuisiner des steaks par manque d’imagination 🐂

Mon but ici n’est nullement de faire le procès de la viande, mais simplement de vous entretenir sur deux statistiques assez intéressantes que j’ai constatées en travaillant trois semaines dans une auberge de jeunesse. Premièrement, environ 50% des voyageurs se cuisinaient des steaks, probablement par manque d’imagination et de talents culinaires. Deuxièmement, 100% de ces mêmes gens m’ont fait le commentaire que la nourriture que je cuisinais, végétalienne, semblait délicieuse. Ces gens n’ont probablement pas la moindre idée que la viande rouge qu’ils cuisinent est l’aliment qui demande le plus de pâturage et d’eau, qui émet le plus de pollution dans l’atmosphère et, pour couronner le tout, est suremballé. Un simple changement vers le poulet serait déjà un pas dans la bonne direction, mais il est certain que les repas végétaliens sont les meilleurs pour l’environnement. Voici d’ailleurs 12 idées de repas végé faciles à faire.

8. Jeter de la nourriture encore comestible 🍝

Alors que j’ai du mal à voir quelqu’un cuisiner un steak, j’ai encore plus de mal à supporter quelqu’un jeter de la nourriture. Bien sûr, il existe de nombreuses façons de diminuer le gaspillage alimentaire, mais cela peut être plus difficile en voyage. Par exemple, il peut arriver de cuisiner une trop grande portion ou d’avoir des restants du restaurant, mais de ne plus avoir l’appétit pour les manger et de devoir les jeter. FAUX.  Une petite mention « Free food » dans une aire commune de votre hébergement permettra d’épargner cette nourriture autrement jetée. Une autre situation qui peut se produire est qu’à la fin de votre voyage, il vous reste encore de la nourriture que vous devrez mettre aux poubelles. FAUX. Déposer vos restants dans une auberge de jeunesse qui sera ravie d’offrir celle-ci gratuitement à ses hôtes ou dans un réfrigérateur communautaire que vous trouverez facilement en faisant une recherche sur Google.

9. Nourrir les animaux ou encourager leur exploitation 🐦

À Zealandia, une réserve écologique urbaine, j’ai été surpris de voir les responsables de la faune nourrir certains oiseaux pour permettre aux gens de prendre des photos. Je me suis dit: « Ce sont des professionnels, ils doivent savoir ce qu’ils font ». Cependant, lorsque j’ai vu des touristes donner de la nourriture à des espèces aussi dangereuses que les kéas au Parc national du Mont Cook, je savais que ce comportement n’était pas recommandé. Les nourrir indirectement ne l’est pas non plus, en jetant par exemple des restants de nourriture en nature. Ceux-ci pourront être consommés par les animaux sauvages d’ici à leur complète décomposition qui est très lente. En donnant accès facilement à de la nourriture aux espèces sauvages, les animaux peuvent perdre leur instinct naturel de se nourrir ou même être malades à cause de la nourriture qui leur a été donnée.

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Ne nourrissez jamais un kéa

En ce qui concerne l’exploitation des animaux, je n’aime pas que des entreprises « fassent de l’argent sur leur dos » et que des voyageurs embarquent dans ces canulars que sont les zoos, les centres d’observations, les parcs animaliers aquatiques, etc. Mettre des animaux en captivité pour permettre aux voyageurs de les observer est à la fois non-éthique et non-naturel pour ces petites bêtes. En vous promenant dans les bois ou en faisant du kayak de mer par exemple, d’innombrables possibilités d’observer la faune à son état naturel surviendront sans que leur habitat naturel leur soit ainsi retiré.

10. Visiter la nature en la détruisant 🌿

En nature, tant de comportements qui la détruisent ont été observés. Premièrement, les randonneurs, qui quittent les sentiers balisés pour prendre une photo ou qui créent de nouveaux sentiers lorsque celui-ci est boueux, endommagent de nouvelles zones et détruisent des arbustes, des plantes en restauration ainsi que des habitats d’animaux. Deuxièmement, les campeurs, qui utilisent du savon non biodégradable trop près des cours d’eau ou qui se lavent directement dans ceux-ci, ajoutent des matières toxiques dans l’eau qui peuvent tuer les écosystèmes aquatiques. Troisièmement, les touristes, qui utilisent des bateaux à moteur, des hélicoptères ou des avions pour accéder à de beaux paysages, contribuent à la perte de ces lieux majestueux en utilisant des transports non durables et accélérant le réchauffement planétaire pour les visiter.

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Visiter des glaciers qui fondent en bateau à moteur, vraiment?

C’est ce qui complète ma liste de 10 comportements vus et revus de voyageurs pas très écologiques. Si vous voyagez, s’il-vous-plait, je vous demande d’éviter à tout prix ces comportements qui n’aident en rien la préservation de l’environnement. De plus, vous pouvez en faire un peu plus pour la planète avec ces 22 trucs pour réduire votre empreinte écologique, ces 20 trucs pour diminuer votre consommation d’eau ou encore ces 10 trucs pour utiliser moins de carburant si vous devez utiliser une automobile. Avec tous ces outils en main et cette liste de comportements à éviter, je vous souhaite de passer un très bon voyage!

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