D’un côté, ce nouveau contexte alimentaire peut être une bonne chose pour les ménages, car dans une société où le manque de temps règne, la présence d’aliments transformés, prêts-à-manger ou prêts-à-cuisiner, permet d’économiser beaucoup de temps. D’un autre côté, le portait n’est pas si enchanteur, car plusieurs problèmes ont émergé depuis l’ère des aliments transformés, c’est-à-dire des aliments ne provenant non pas de la ferme comme autrefois, mais plutôt d’usines de transformation d’aliments.
Qu’est-ce qu’un aliment transformé?
Pour nous aider à distinguer les aliments selon leur degré de transformation, la classification NOVA, internationalement reconnue par la FAO, la Pan American Health Organization ainsi que le Guide alimentaire brésilien, est utilisée. Celle-ci se base sur quatre groupes d’aliments:
Les aliments frais sont des aliments que vous pourriez récolter tels quels, comme les fruits et légumes frais, les légumineuses, les céréales à grains entiers, les noix et graines, la viande ou le poisson. Cette catégorie inclut aussi les aliments minimalement transformés comme ceux qui ont été coupés, pressés, réfrigérés ou congelés, c’est-à-dire des modifications physiques que l’on peut s’imaginer faire chez soi facilement.
Les ingrédients culinaires transformés sont des aliments ayant subi une transformation physique ou chimique qui servent à assaisonner, à cuire ou à préparer des repas tels que le sucre, le sel, la farine, les huiles végétales, le beurre, le sirop d’érable ou le vinaigre.
Les aliments transformés sont des aliments qui ont été cuits, mis en conserve, fermentés ou assaisonnés avec des ingrédients culinaires. Les modifications chimiques et physiques sont encore une fois assez simples pour être effectuées à la maison. On parle ici par exemple des aliments en conserve, des viandes ou poissons fumés, des fruits secs salés ou sucrés, du fromage ou du tofu.
Les aliments ultra-transformés sont des aliments artificiels provenant de l’industrie ayant subi des modifications drastiques qui seraient impossibles à reproduire à la maison. Ces aliments, qui contiennent des ingrédients et additifs d’origine industrielle, sont, par exemple, le soda, les barres de chocolat, les pains industriels, les biscuits, les céréales à déjeuner, les repas prêt-à-manger, les soupes instantanées ou les saucisses à hot-dog.
1. Pour être en meilleure santé ❤️
Une alimentation où les aliments ultra-transformés ont prépondérance a de grands risques sur votre santé. En effet, leur consommation a été associée à l’obésité, au diabète et à certaines maladies cardio-vasculaires. Les aliments ultra-transformés émergent de transformations si extrêmes qu’elles dénaturent les aliments de base tout en formant des contaminants néoformés, qui sont un risque pour la santé. De plus, ces derniers sont souvent composés d’un amalgame d’ingrédients nocifs en trop grande quantité comme le sucre, le sel, les acides gras, les saveurs artificielles (et/ou naturelles) et les additifs. Ce genre d’aliments, étant composé souvent de peu de fibres, est peu rassasiant et est donc souvent mangé en excès.
D’ailleurs, pour ceux qui suivent une diète alimentaire particulière pour des raisons de santé (maladie coeliaque, intolérance au lactose, allergie, etc.), les aliments pas ou peu transformés sont le meilleur des mondes puisqu’ils évitent au consommateur de devoir décortiquer la longue liste d’ingrédients des aliments ultra-transformés pour savoir s’ils peuvent les consommer sans danger.
Pourquoi l’industrie nous fournit-elle ce genre d’aliments? L’industrie alimentaire est là pour faire du profit. De ce fait, elle a donc créé des aliments alléchants au consommateur, mais qui le nourrissent si peu que ce dernier voudra en consommer davantage. De plus, pour éviter toutes pertes, des agents de conservation sont ajoutés aux aliments, s’ajoutant à la liste d’ingrédients néfastes pour la santé. Finalement, pour éviter notre méfiance et vendre davantage, l’industrie réussit à nous convaincre que ses aliments sont bons pour la santé avec une bonne fiche nutritionnelle, beaucoup de marketing et des slogans du genre: sans gras trans, pas de sucre ajouté, sans saveur artificielle, omega-3, grains entiers, sans gluten, etc.
2. Pour ne pas encourager la déforestation 🌳
Dans notre infographie présentant 22 trucs pour réduire votre empreinte environnementale, nous suggérons d’éviter les produits contenant de l’huile de palme. La raison est que sa production est associée à la déforestation intensive de forêts tropicales et, ainsi, est responsable de la perte d’habitats pour un nombre grandissant d’espèces animales et végétales. Pour comprendre l’ampleur du problème, précisons qu’en Malaisie et en Indonésie, où a lieu 85% de la production mondiale d’huile de palme, 54% des mammifères et 64% des oiseaux menacés dans le monde se trouvent dans ces deux pays. Face à cette perte de biodiversité, plusieurs gens (dont nous) ont décidé de boycotter l’huile de palme et, en l’occurrence, plusieurs produits ultra-transformés qui peuvent en contenir.
Or, boycotter l’huile de palme n’est peut-être pas la solution parfaite. Les industries, habiles avec le marketing, troqueront simplement cette huile pour d’autres types d’huiles, ce qui aura, étonnamment, l’effet contraire que de réduire la déforestation. En effet, selon un rapport de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature, l’huile de palme nécessite jusqu’à 9 fois moins de terres que d’autres huiles végétales. Ainsi, la production d’autres cultures oléagineuses en remplacement de l’huile de palme maudite par les consommateurs ne viendrait qu’augmenter la déforestation.
Ainsi, une meilleure solution est de simplement cesser la consommation de tout aliment ultra-transformé contenant de l’huile végétale industrielle comme c’est le cas pour les croustilles, les soupes lyophilisées, la margarine, les pâtes à tartiner (comme le Nutella), les biscuits, les sardines en boîte, la mayonnaise, les plats préparés, etc.
3. Pour éviter le suremballage 🚮
Les légumes ou fruits coupés, le fromage déjà râpé et les repas pour emporter permettent d’accélérer grandement la réalisation des repas. Cependant, ces derniers sont vendus dans des emballages jetables, qui s’ajoutent au lot énorme de déchets déjà existants. C’est le cas également des boîtes d’aliments préproportionnés livrées à domicile qui ont récemment émergé pour permettre la conciliation entre « bien manger » et « manque de temps ». Ces boîtes créent énormément de déchets puisque chaque ingrédient est emballé individuellement pour des raisons d’hygiène. De plus, de nombreuses collations comme les barres tendres, les compotes de pomme ou les yaourts en format individuel créent énormément de déchets étant donné que leur emballage ne peut être recyclé.
4. Pour diminuer l’utilisation d’énergie ⚡️🚚
D’une part, les aliments même peu transformés comme les légumes coupés et/ou congelés, les jus de fruits, le hoummous, etc., demandent d’être conservés à la chaleur, au réfrigérateur ou au congélateur, et ce, du moment de leur production jusqu’à leur consommation. Cela implique que, chez le producteur, dans le camion de livraison, à l’épicerie et à la maison, un tel produit consommera une quantité considérable d’énergie avant d’être finalement consommé. Un même aliment transformé à la maison en nécessitera beaucoup moins.
D’autre part, les aliments ultra-transformés, eux, sont souvent composés de plusieurs ingrédients dont l’origine est nébuleuse et difficile à retracer. De ce fait, il se peut qu’un aliment transformé soit composé d’ingrédients venant des quatre coins du monde. Ainsi, l’énergie totale utilisée pour le transport des composantes de l’aliment demeurera inconnue, mais peut très bien s’avérer élevée dans le contexte actuel de mondialisation. C’est pourquoi opter pour des aliments non transformés permet de diminuer l’utilisation d’énergie liée à la conservation et au transport des aliments, et, par le fait même, de limiter la pollution que cela engendre.
5. Pour économiser de l’argent 💰
Un aliment minimalement transformé a un coût bien supérieur au même aliment que l’on transforme à la maison. En effet, en préparant, en coupant ou en râpant soi-même ses aliments, vous paierez beaucoup moins cher qu’en achetant leurs équivalents à l’épicerie. Le Nutritionniste urbain présente le salaire que l’on paie à l’industrie pour transformer nos aliments :
- 20$/heure pour des courges en cube
- 21$/heure pour des carottes râpées
- 31$/heure pour du chou vert émincé
- 36$/heure pour des ananas en cube
- 90$/heure pour du feta émietté
- 112$/heure pour de la laitue romaine lavée et coupée
- 199$/heure pour du fromage en tranche individuelle
De plus, vous économiserez beaucoup d’argent en cuisinant à la maison de grosses portions d’un repas, plutôt qu’en optant pour des aliments transformés comme des repas congelés ou des plats préparés.
Comment retirer les aliments transformés de son assiette❓
Quelques indices ont été fournis au travers de cet article. La réponse ultime est cependant bien simple: manger chez soi et cuisiner à partir d’aliments frais. Cela évitera tous les impacts néfastes liés à la consommation d’aliments transformés listés dans cet article. Essayez aussi ces quelques trucs pour réduire votre consommation d’aliments transformés:
- Prévoyez une journée ou un soir par semaine pour préparer ou cuisiner vos aliments frais 🔪
- Visitez les boutiques zéro déchet pour acheter des aliments peu transformés et sans emballage 🍯
- Préparez des collations zéro-déchet avec cette liste de 10 idées 🍫
- Faites pousser vos propres aliments, comme de fines herbes, des légumes ou des fruits 🥕
- Adhérez aux paniers de fruits & légumes biologiques pour avoir toujours des aliments frais à disposition 👨🌾
- Limiter l’achat d’aliments transformés à ceux contenant 5 ingrédients ou moins et dont vous connaissez les noms 🛒
- Suivez les recommandations du nouveau Guide Alimentaire canadien ✅
C’est ainsi que se complète cet article donnant 5 raisons de ne plus acheter d’aliments transformés. Peut-être qu’après avoir lu ce texte, vous vous direz que cela est bien beau, mais qu’il faut avoir du temps, beaucoup de temps, pour sortir les aliments transformés de sa vie. Si le constant manque de temps est un fléau dans votre vie, je vous conseille de lire ces deux articles portant sur des modes de vie alternatifs: le minimalisme et le lagom. Ceux-ci vous donneront des trucs pratiques pour libérer votre tête et votre horaire pour, ainsi, avoir plus de temps pour cuisiner des aliments frais.
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