L’impact du transport aérien est encore bien marginal. En effet, les émissions de GES de ce secteur représentent entre 2% et 5% des émissions mondiales. Or, ce pourcentage est trompeur puisqu’il pourrait laisser entrevoir que l’avion émet peu de GES et s’apparente ainsi au transport collectif. Or, c’est tout faux. L’avion émet une quantité considérable de GES par la combustion du kérosène, mais laisse aussi des traînées de nuages dans le ciel, qui contribuent à accélérer davantage le réchauffement planétaire.
Le saviez-vous? 💡
Un aller-retour Montréal-Paris émet autant de GES par personne que la consommation annuelle d’une voiture à essence, soit environ 15 000 kilomètres.
C’est donc dans l’optique de diminuer leur empreinte écologique que les Suédois ont commencé à boycotter les déplacements en avion, et même d’en avoir honte. Ce nouveau mouvement nommé flygskam a vu le jour l’an dernier et a même été officiellement ajouté au dictionnaire suédois:
Flygskam: La honte de prendre l’avion et le recours à d’autres modes de transport en vue de limiter ses émissions de gaz à effet de serre.
Certains diront que le mouvement est marginal et que l’impact de « quelques personnes » qui cessent de prendre l’avion n’y changera rien. Détrompez-vous! Le transporteur suédois Swedavia AB a noté au premier trimestre de 2019 un premier recul en dix ans du trafic passager: 6 % de moins sur les vols locaux et 2 % de moins sur les vols internationaux. Ces données se confirment par les données de l’Agence suédoise des transports: le nombre de passagers a diminué depuis un an de 4.4 %, avec une baisse plus marquée pour les vols intérieurs de 5.6 %.
Même si d’autres causes peuvent expliquer ces baisses, comme la nouvelle taxe suédoise sur le transport aérien introduite en 2018, le mouvement flygskam a le vent dans les voiles en Suède. La compagnie ferroviaire principale du pays, SJ AB, a enregistré une hausse de 10% de son chiffre d’affaires pour le premier trimestre de 2019. Le gouvernement a annoncé qu’il investirait plus de 4.5 millions d’euros pour augmenter la fréquence des trains de nuit. Pour couronner le tout, plusieurs compagnies aériennes, craignant de perdre l’argument environnemental avec leurs clients, ont pris la décision de compenser automatiquement leurs émissions de GES. De bonnes nouvelles pour diminuer l’impact environnemental des vols d’avions!
L’impact environnemental du transport aérien vous intéresse? Consultez notre guide complet sur la compensation des émissions de GES lors d’un vol d’avion et notre article sur un biocarburant développé au Québec à partir de graines de moutarde.
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